Un rappel, celui du rapport de l’INSEE publié ces derniers jours et qui nous place en situation de concurrence, avec en perspective une chute de la population de 2% d’ici 2040 en Champagne-Ardenne. L’ensemble des villes va avoir ce réflexe de vouloir attirer ou retenir les populations en utilisant souvent les mêmes méthodes et les mêmes arguments. A cet exercice, sur la forme employée, nous ne sommes pas les plus performants face à des collectivités, plus importantes, plus riches, mieux équipées.

 

     Notre statut de petite ville industrielle, riche de ses industries de main-d’œuvre, qui ont fait sa force hier et aujourd’hui sa fragilité. Il nous faut trouver des voies nouvelles de développement. On ne peut établir une stratégie sur des critères que l’on ne maîtrise pas ou sur lesquels nos moyens d’agir sont limités. La seule volonté ne suffit pas, ce serait simpliste que de le penser (ou de le laisser croire !).

 

     Non, en réalité, les choses sont devenues bien plus complexes. Le monde a changé et il semblerait que la majorité municipale en place ne s’en soit pas aperçu. La façon dont nous vivons, dont nous souhaitons vivre, à elle aussi radicalement changé ! Les espaces segmentés, comme les quartiers, n’ont plus de sens, puisqu’aujourd’hui c’est le règne de l’individu et de sa famille au sens affectif (même recomposée). Quand le quartier trouve un sens, il est négatif car perçu ou associé à des formes de communautarisme. Hier recherchés, aujourd’hui les quartiers sont rejetés.

 

     Une partie des outils de compréhension et d’aide à la décision est dépassée. Il faut vivre au cœur des problèmes, en immersion, écouter, observer et pour le reste s’en tenir aux grandes tendances. Nous n’avons pas les outils sociologiques et en l’occurrence nous n’avons rien de sérieux dans le P.L.U. qui nous permettent d’affirmer le contraire.

L’aménagement d’une ville ou d’un territoire s’est toujours fait pour les besoins des hommes, non pour les seules visées politiciennes ou pour la seule esthétique, ce sont les activités et les aspirations des hommes qui façonnent notre ville. D’où l’importance de bien connaître ces besoins et des les traduire dans le P.L.U. Quels sont les besoins que l’on ne trouve pas à Vitry, au point que l’on va les chercher ailleurs ? Voilà la réponse que l’on ne trouve pas dans le P.L.U.

A notre avis, ces besoins ne sont pas repris dans le P.L.U., voir les solutions que pourraient apporter le P.L.U. nous éloignent de nos besoins. Ce sont ces besoins qui imposent l’urbanisme

 

Nos concitoyens veulent que la ville s’aménage de façon urbaine.

- C’était la trame du P.R.U. (Plan de Rénovation Urbaine), déconstruire et reconstruire autrement, avec une volonté de déconstruction importante, de dédensification et l’abandon de la règle du 1 pour 1 (1 démolition = 1 construction) avec en plus une réflexion foncière à l’échelle de l’entité urbaine = Vitry / Frignicourt / Marolles.

- C’était l’aménagement d’espaces nouveaux, encore libres ou rendu libres par les démolitions, à des coûts maîtrisés, pour répondre aux aspirations de nos concitoyens : des maisons individuelles avec de petits jardins, hors de l’emprise des promoteurs du logement social ; le retour aux sources appelée écologie. Une forme d’écologie que les Vitryats peuvent s’approprier. C’est le contraire des opérations permises et proposées dans le P.L.U.

 

     Poser le problème (avant de prétendre le résoudre), implique, impose de décrire la situation locale de façon objective, une part importante de la solution est dans cette description. A condition d’accepter la réalité crue de cette situation, même quand elle dérange, l’admettre sans chercher comme dans le P.L.U. à la minimiser ou à l’embellir. Et l’on voit combien, la qualité de vie pour les Vitryats doit être notre ambition, bien avant la volonté d’être plus nombreux. Cette question du nombre ne se posera même plus si nous réussissons dans notre ambition. Si nous établissons cet état de qualité, si notre proposition est différente, elle intéressera et alors, naturellement d’autres nous rejoindrons pour partager notre vie et notre ville afin de concrétiser leur désir d’une ville à la campagne.

 

     C’est la quête de ces classes dites moyennes que l’on s’arrache, cette famille avec 2 enfants et 3200 € de revenus, capable de consacrer 20% de ses revenus à son logement. Les villes de la taille de la notre sont en tête dans leur choix de vie, pour peu qu’elles aient su préserver leurs services publics ou privés. Les services seuls endroits plébiscités comme espaces « communautaires » où les populations, les classes se fondent et souvent se retrouvent, qu’ils partagent et où s’établit la mixité sociale. Ces services sont : l’école – l’hôpital – la bibliothèque – etc,…

 

Aujourd’hui on cumule tous les inconvénients de la petite ville avec moins de service et de la grande ville où l’urbanisme divise.

 

 

 

Les autres articles sur la saga du P.L.U. :

  1. Le contexte vitryat et les ratés de la rédaction du P.L.U. 
  2. La pauvreté des orientations particulières d’aménagement
  3. Les occasions manquées du P.L.U.
  4.  Les ratés de la concertation et de la délibération du P.L.U.
  5.  La pauvreté de la réflexion du P.L.U.
  6. Notre analyse : Quelle philosophie pour le P.L.U. ? Quel  avenir pour Vitry ?
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